Meeting La FNSEA et JA disent « Stop aux mesures collectives »
Pour faire face aux besoins de trésorerie les plus urgents, la FNSEA et JA ont plaidé en faveur de solutions individualisées pour chaque exploitation, à l’occasion d’un meeting commun organisé le 1er septembre 2016 à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher).
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« Ce meeting est l’impulsion qui doit permettre à tous de trouver ses solutions, a lancé Xavier Beulin, le président de la FNSEA. Non pas de solution collective – on n’en veut plus ! – mais la solution individuelle, adaptée qui répondra à chaque situation. »
Lors du meeting organisé avec JA, les présidents des deux syndicats et ceux des associations spécialisées de la FNSEA se sont succédés pendant quatre heures à la tribune montée pour l’occasion au sein du parc équestre fédéral de la Fédération française d’équitation. Avec pour objectif commun de sortir de la crise et de se donner des perspectives.
Plusieurs propositions ont ainsi été mises sur la table. L’ambition majeure défendue par Xavier Beulin et Jérémy Decerle, le président de JA, étant celle du cas par cas. Une intervention qui fut d’ailleurs saluée par l’assistance, jusque-là éprouvée par la longueur des discours.
Des accompagnements individualisés
« Il nous faut des accompagnements individuels », a insisté le premier face aux 800 adhérents. Le Crédit agricole avec qui les relations sont aujourd’hui non seulement apaisées mais aussi constructives, nous répond la même chose : pas de mesure généraliste, des mesures adaptées. »
Car si une année blanche peut se justifier pour un certain nombre de cas, des adaptations mineures pour d’autres seront nécessaires, quand pour d’autres encore, un plan de refinancement global de l’exploitation agricole, qui tiendra compte de sa propre comptabilité, s’imposera, a-t-il ainsi justifié.
« Ce que nous voulons est que l’on cale les futures annuités avec la rentabilité de l’exploitation. Et pas l’inverse. Une partie des plans de financement d’exploitations ont par ailleurs été calibrés en fonction de conjonctures plus favorables qu’actuellement. Ces comptes d’exploitations devront être recalés. »
Un fonds de garantie géré par l’État
Les deux syndicats prévoient de demander « très prochainement » à l’État, la prise en charge d’un fonds de garantie « pour permettre d’adapter les conditions de financement en termes de durée, de taux… a poursuivi Xavier Beulin. Si l’État dit : “Je prends une garantie jusqu’à tel niveau”, dans ce cas, nous sommes sûrs de trouver les meilleurs taux. »
Et d’indiquer qu’un travail est conduit dans ce sens depuis la fin de juin avec le Crédit agricole. Il est prévu notamment que « les spécificités des jeunes soient mieux prises en compte par ce dispositif, a ajouté Jérémy Decerle. On a besoin du monde économique. Et le monde économique n’est pas tout à fait le même qu’il y a un an, on sent qu’il est en train de se réveiller. Nous allons ensemble trouver des solutions auprès des pouvoirs publics. »
Une réponse « exceptionnelle »
Plus largement, Xavier Beulin a fait appel à l’Europe : « La situation de l’agriculture française impose une réponse exceptionnelle et j’attends, en particulier, que sur le traitement des conséquences de la crise climatique, l’Europe apporte des réponses particulières, comme elle l’a fait par le passé lors des grandes inondations dans le centre de l’Europe. »
Le président de la FNSEA a annoncé qu’il s’exprimerait le 2 septembre, demain, à Chambord, face aux ministres européens de l’Agriculture réunis pour réfléchir à la Pac post-2020 et post Brexit. « Il est temps de changer. La Pac dont le seul message est le marché, rien que le marché, ça ne marche pas ! L’agriculture, c’est du vivant. »
Et de défendre des dispositifs de gestion de crise et de gestion de situation dramatique. Notamment l’assurance : les deux syndicats ont précisé qu’ils menaient actuellement une réflexion sur le sujet. Ils s’interrogent notamment s’il faut la rendre obligatoire.
Rosanne AriesPour accéder à l'ensembles nos offres :